ARCHITECTURES PROVISOIRES
© Architectures provisoires, projet de Thierry Géhin, résidence des Frac du Grand Est,
exposition au Fond Régional d’Art Contemporain de Lorraine, Metz – 2005/2006
Les utopies modernistes, les projets d’organisation de l’espace social se sont arrêtés aux portes des villes négligeant les villages qui perpétuent encore et toujours des modèles établis, hérités d’usages bien souvent révolus. Et si l’on repensait l’habitat rural ? Si l’utopie et le vocabulaire formel de l’architecture moderne s’infiltraient dans dans la monotonie des villages lorrains ?
Invité en été et automne 2005 par les Frac du Grand Est - dans le cadre d’un programme de résidence - Thierry Géhin a observé et interrogé l’architecture vernaculaire d’une zone rurale de la meuse.
Une réflexion sur les usoirs, espaces traditionnels du village lorrain (bandes de terrains destinés à un usage commun, situées entre l’habitat et la route), à permis à l’artiste de faire émerger la problématique du privé/public, de l’individuel/collectif et de souligner la mutation actuelle de ces lieux. Réinterprétant les spécificités de l’usoir (le caractère provisoire et collectif, l’idée de déambulation…), l’artiste crée de nouveaux espaces
polymorphes, autonomes, éphémères et nomades qui rendent lisible et tangible cette zone hybride.
À partir d’un vocabulaire de formes et de couleurs, il traduit ces espaces potentiels en autant de simulations d’interventions (sur le bâti ou en contexte naturel), en compositions graphiques nées de l’assemblage des façades, ou encore en visions utopiques d’une nouvelle “forme d’urbanisation décalée, éphémère”.